Attachement et Détachement

L’amour et le complexe d’Œdipe : Attachement et détachement

Amour et Haine

 L’amour est sans doute le plus complexe de tous les sentiments humains.

Pour quelles raisons, dans notre vie psychique et affective, faut-il que nous dissimulions notre amour ou que nous nous écartions de celui-ci ?

Pourquoi vouloir cacher la part la plus importante de nous-mêmes, la chose à laquelle nous tenons le plus ?

La volonté de maîtriser nos désirs, en occultant les émotions que nous éprouvons, nous pousse à ignorer la fonction du Surmoi.

 Le rôle de ce dernier est d’opposer une résistance et d’interférer dans la plupart de nos pulsions en les contrôlant et en tentant de les détruire.

Dans l’interaction de l’amour et de la haine s’exprime la tentative de maîtriser l’amour afin d’obtenir un sentiment de sécurité.

Notre crainte d’être abandonné, d’être oublié ou de ne pas être digne d’être aimé, relève en fait d’un sentiment d’insécurité, d’un manque de confiance en nous.

Cette crainte remonte aux origines de la petite enfance.

Pour le nourrisson, la mère est la source première du bien-être.

 Le sein de la mère satisfait ses désirs et le nourrisson ne sait pas toujours qu’il dépend de sa mère. Lorsqu’il découvre son impuissance, il ne parvient pas toujours à supporter les privations.

Le nourrisson prend conscience qu’il peut perdre ce qu’il aime et ce qu’il désire.

La frustration et le sentiment de dépendance éveillent en lui des pulsions destructrices. Dans des fantasmes de haine, il peut désirer détruire sa mère. Une culpabilité inconsciente découlera de ses fantasmes et donnera naissance à la peur de perdre la personne aimée.

Les sentiments d’amour et les sentiments agressifs sont deux dimensions opposées qui font partie intégrante du psychisme.

Les pulsions agressives sont cruelles et égoïstes et elles sont étroitement associées à nos sentiments d’amour, de plaisir, de satisfaction.

Comme nous l’avons vu plus haut, afin de comprendre le fonctionnement de ces pulsions, il faut remonter à notre toute petite enfance.

Le désir du sein de la mère une fois diminué, le petit garçon éprouvera bientôt, selon Freud, une autre forme de désir à l’égard de sa mère et des sentiments de haine pour son père qu’il considèrera comme un rival.

Pour la petite fille, le pénis du père deviendra l’objet de ses fantasmes libidinaux et elle cherchera inconsciemment à supplanter sa mère.

Se détacher de sa mère

Si il est pénible de se passer de la satisfaction d’être nourri par la mère, ce processus de détachement peut s’accomplir avec succès.

L’enfant peut se passer de l’objet désiré et dériver son agressivité vers de nouveaux intérêts ou en déplaçant son amour sur d’autres personnes.

 L’enfant peut trouver de nouveaux objets de plaisir et en se détournant de sa mère, devenir ainsi un homme ou une femme adulte.

Le détachement de la mère connaît de lourdes conséquences dans l’évolution de la vie psychique de l’adulte. Il est à l’origine de notre stabilité psychique et différencie un comportement sain d’un comportement pathologique.

En effet, certaines personnes ne parviendront pas à combattre leurs pulsions agressives. Elles éprouveront toute leur vie durant un sentiment de colère à l’égard de la mère, et de souffrance qui les encouragera à blesser et à détruire autrui et parfois même, elles-mêmes.

Une aide thérapeutique leur permettra de prendre conscience qu’au cours de la séparation d’avec la mère, elles n’ont pas su détourner ailleurs leurs plaisirs sexuels.