La Dépression post-confinement

Certes, le confinement est positif. Il l’est sans aucun doute, afin de diminuer la propagation du virus. De la virus ? Au féminin ! la covid. Cependant, l’est-il toujours pour la psyché ? De même, le télétravail offre une liberté certaine. Cependant, n’a-t-il pas souvent des effets négatifs ? Si bien que la question se pose de savoir si l’on est encore acteur de sa propre existence, lorsqu’il est impossible de se projeter dans l’avenir. Enfin existe-t-il un nouveau rapport a soi, aux autres, au monde qui nous jetterait dans une solitude difficile a vivre, voire parfois, dans une dépression qui ne s’annoncerait pas comme telle, « une dépression masquée ».

Prenons l’exemple du télétravail, il engendre souvent une absence de frontière, de limite entre la sphère privée et la sphère professionnelle.  Télétravail auquel s’ajoute parfois la garde d’un ou de plusieurs enfants, ou/et leurs devoirs. Toutes ces contraintes ajoutent a l’accablement, au stress, qui pourraient mener a une dépression.

Le télétravail induit, le plus souvent, une augmentation des heures de travail, une augmentation subtile, notamment, des échanges de mails, des appels téléphoniques, de dernière minute etc.  

Par ailleurs, l’effet le plus inquiétant de la pandémie (et non pas du confinement), ne consiste-t-il pas dans l’impossibilité de se projeter dans l’avenir ? Le fait de plus être acteur de sa propre existence, ne plus pouvoir effectuer de projets, ne pas savoir quand l’on va pouvoir rendre visite a sa famille et ses amis… Subir plutôt qu’agir, car en définitive tout dépendra de l’évolution de la pandémie.  

Ainsi, un nouveau rapport aux autres s’instaure. Une nouvelle relation à la proximité et a la distance. Un nouveau rapport a soi également. En un mot, un nouveau rapport au monde.  

En effet, les autres et soi-même, tous sont des ennemis potentiels –volontaires ou involontaires, conscients ou inconscients– étant donne les cas asymptomatiques, voire symptomatiques. Chacun portant un masque, se protégeant et protégeant l’autre simultanément. Mais ce masque que masque-t-il en dernière instance ? Un visage ? Quel visage ?

Les conséquences du confinement sont parfois inquiétantes : la solitude est anxiogène, la dépression, la somatisation, une certaine tristesse, une forme d’insécurité, le stress tous ces symptômes sont traumatisants.   

Il faudra alors inventer un nouveau rapport à la vie, plutôt que le subir. Un nouveau rapport a la vie et à la mort, a cause de la perte d’un proche, d’une connaissance, d’une relation, c’est-a-dire, la conscience de la précarité de notre existence.