Colère et autres émotions

Selon le Littré, le mot français « colère » est issu du latin « cholera  » signifiant, bile ou colère, lui même issu du grec « χολέρα », signifie non pas bile, mais choléra.

La colère désigne une privation de langage celle qui est propre à « l’infans », celui qui ne parle pas, et qui passe de la tristesse à la colère, de la blessure à la révolte.

La colère est certes une réaction primaire. En effet, si l’on se met en colère, c’est d’abord pour ne pas s’habituer à l’inacceptable, pour refuser l’intolérable, pour rejeter une certaine transgression de nos limites.

Ainsi, la colère est une émotion qui éclate, qui explose, qui exprime une profonde frustration et simultanément une impossibilité de gérer une situation qui excède les limites du supportable.

La colère est un aveuglement et une fixation sur une émotion précise, au moment où elle apparaît, plus rien n’existe en dehors d’elle, elle désigne une transgression de ses propres valeurs, la manifestation d’une révolte excessive contre une situation donnée, un sentiment profond d’injustice. 

En société, la bienséance voudrait d’une part, un contrôle de sa propre colère, de ses propres émotions et d’autre part, un quant à soi relatif à ses sentiments les plus intimes. 

C’est la raison pour laquelle la colère est si mal vécue et acceptée par nos contemporains. La perte de contrôle, « sortir de ses gonds » n’est pas de mise en public…

Les causes de la colère ainsi que sa maîtrise sont essentiels à la connaissance de l’inconscient en général et en particulier.

Pourtant la colère demeure une agressivité « tripale », animale. A l’origine de l’humanité, l’on peut imaginer qu’elle se manifestait lorsqu’un danger d’ordre vital se présentait, elle est en effet une simple réaction face au péril. Et ainsi la colère disparaît lorsque la rationalisation la défait dans la distance psychique qui ouvre inévitablement sur le triomphe de la raison.