Les Découvertes Freudiennes

Les Découvertes Freudiennes

Après la célèbre découverte psychanalytique du complexe d’Œdipe, Freud veut nous faire découvrir tout ce que notre vie psychique occulte.

Cette découverte intéresse le sujet lui-même à travers tout ce qu’il ne peut s’avouer dans son état de sommeil.

Cependant, la révélation de notre vie psychique, cette connaissance de nous-mêmes à travers les maillons obscurs de notre pensée, demande beaucoup de perspicacité et de volonté.

Il faudra effectivement fournir de grands efforts pour surmonter, par nos propres forces, tous les obstacles et toutes les résistances qui se dresseront sur notre chemin.

En effet, l’inconscient ne livre pas ses secrets sans un travail psychique délicat et difficile. L’inconscient aime rester incompris, il aime nous laisser dans la méconnaissance et il parvient très bien à nous conduire là où il veut aller et par conséquent, à nous désorienter.

Le Narcissisme

Tout en continuant à emprunter le langage mythologique, Freud fera émerger le règne de Narcisse. Il y a dans le narcissisme, la notion d’identification. Notre amour-propre, au sens strict du terme, peut se sentir blessé si la vérité émise est trop pénible à entendre voire difficile à admettre.

Un travail analytique est plein de surprises. On ne sort pas indemne de cette expérience.

L’influence des parents souvent reconnue comme l’obstacle à la réalisation des désirs demeure perceptible dans la notion d’identification.

Selon Freud : «  L’amour des parents envers leurs enfants, c’est leur narcissisme qui vient de renaître ».

Pour nous aider à scruter notre âme humaine, Freud a divisé la dynamique de notre vie psychique en conscient et inconscient.

Il nous montre qu’un élément psychique est latent-capable de devenir conscient et il appelle le refoulé, une représentation incapable de devenir consciente.

Il nomme la représentation qui était latente, le préconscient.

Quand au nom d’inconscient, il le réserve au refoulé qui est inconscient.

 Les Trois instances

Il propose ainsi trois instances :

Le conscient (Cs), le Préconscient (Pcs) et l’Inconscient (Ics) qui coïncident avec trois instances psychiques, le Moi, le ça et le Surmoi ou Idéal du Moi.

Les limites entre ses 3 instances ne sont pas clairement définies puisque leur interaction ne permet pas de les séparer les unes des autres. En effet, l’une peut pénétrer dans l’autre.

La fonction psychique du Surmoi tente à réfréner la satisfaction du désir qui règne sans limitation dans le ça.

Le Moi a besoin d’être aimé par le ça et il n’est pas nettement séparé de lui.

Il adopte les traits de l’objet, il s’impose lui-même au ça comme objet d’amour, il cherche à remplacer pour lui ce qu’il a perdu. Le sein maternel développe un investissement à l’égard de la mère.

Freud appellera « Sublimation » le passage d’une satisfaction érotisée et infantile, à une autre non érotisée et intellectuelle. La pulsion change d’objet pour en trouver d’autres et crée ainsi une satisfaction partielle mais non sexuelle.

Les émotions sexuelles sont détournées de leur but sexuel et orientées vers des buts sociaux ou culturels.

En modifiant le réel, la sublimation permet d’échapper à la pression du monde extérieur.

Le Moi représente le monde extérieur dans le psychisme, le bon sens, la raison mais il n’en reste pas moins un objet de la pulsion, investi de libido et sans cesse impulsé au refoulement.

Egoïstement, il cherche la satisfaction de la pulsion sans le refoulement, il s’attache à son autoconservation.

Le refoulé n’est nettement séparé du Moi que par les résistances du refoulement tandis que par le ça, il peut communiquer avec lui.

Il faut supprimer les résistances que le Moi manifeste lorsqu’on s’occupe du refoulé. On parle ici du clivage qui sépare le Moi du refoulé. Mais le refoulé lui aussi se fond avec le ça, il n’est qu’une partie de celui-ci.

Imaginons un névrosé qui refoule une pulsion au nom de la réalité puis procède à ce que Freud nomme « un dédommagement envers la part lésée du ça », nous voyons que comme le refoulement n’est pas pleinement réussi, il reste à réeffectuer ; le névrosé reformera une nouvelle névrose.

Le ça qui représente le monde des pulsions, le monde de la jouissance, est un autre monde du Surmoi qu’il s’efforce de se soumettre car la censure du Surmoi fait barrage à la poussée des pulsions du ça.

Le ça est amoral et cruel, rigide et inflexible, il englobe deux tendances, représentées par Eros et Tanatos ; les pulsions de vie et de mort.

Le Surmoi qui est sévère et hypermoral, qui sait ce qu’il doit et ce qu’il ne doit pas faire, réagit contre les processus pulsionnels du ça.

En appliquant les normes sociales, le Surmoi maîtrise la volonté du ça, les pulsions par leur inhibition ; inhibées quant au but de leurs désirs purement sexuels.

Le Moi, lui, évolue de la perception des pulsions à la maîtrise des pulsions, de l’obéissance aux pulsions à l’inhibition des pulsions.

En explorant les rêves et l’inconscient, Freud nous fait découvrir la vie muette mais puissante de notre psychisme, l’opposition entre réel et psychique, entre le monde extérieur et le monde intérieur.

En nous éclairant sur les forces et les faiblesses qui animent notre vie psychique, la psychanalyse nous permet de passer de la « chose » au « mot », de permettre à des identifications héritées du passé de devenir conscientes.

Grâce au travail  analytique sur le rêve, au principe de « condensation » où plusieurs personnages ou plusieurs choses se confondent en une seule image ; le patient perçoit des figures provisoires destinées à s’effacer, à se dissoudre tôt ou tard, une fois que l’effet réel visé par le discours analytique aura été atteint.

Ainsi, une fois les résistances affectives surmontées et les éléments psychiques capables de devenir conscients, le patient parvient à apporter des réponses claires à sa vie psychique et l’énigme de celle-ci ne lui demeure plus inaccessible.