Le Travail de deuil

Le travail de deuil Est-il possible de se consoler de l’inconsolable ? Freud écrit a Fliess qu’il demeure inconsolable lors de la perte de sa fille. Toute mort traine avec elle son lot de culpabilité. Ce dernier remonte très loin dès la naissance, ou l’on nait toujours coupable « coupable d’etre ne » dit Pedro Calderon de la Barca, ou encore ce que dira Samuel Beckett : « Du moment que c’est encore ce qu’on appelle un vivant, il n’y a pas à̀ se tromper, c’est le coupable. » Culpabilité encore dans le Procès de Kafka, culpabilité du survivant chez Wiesel, Celan, Primo Levi, Bettelheim, culpabilité du meurtre du père chez Freud ou encore de la pulsion de mort, culpabilité du péché originel dans la Bible. D’où vient alors ce lot culpabilité ? Ce que l’on n’a pas dit ou pas fait et ce que l’on aurait dû dire ou faire, remords ou plutôt regret, épreuves de l’existence, lorsque ce que l’on ressent, c’est de ne pas avoir été à la hauteur. Comment, du reste, s’effectue le travail de deuil ?