Qu’est-ce qu’une névrose ? Symptômes névrotiques et Guérison

Qu’est ce qu’une névrose ?

Une névrose est l’ensemble des symptômes qui sont nés à partir d’un traumatisme ou plus précisément à partir d’un double traumatisme que nous portons en nous. Tant que nous ne savons pas, hors analyse, les symptômes sont la trace d’une clandestinité. Il n’y a aucune raison de s’exiler du pays de la souffrance si nous ignorons à quel point y habiter est confortable, alors quel que soit le voyage que nous entreprenons nous retournons vers le même pays, il s’agit d’une répétition, d’une reproduction à l’infini du même. Par confort, par jouissance, par ignorance et le plus souvent par paresse. Bien que parfois nous nous donnons beaucoup de mal pour ne pas savoir et entretenir un certain aveuglement. C’est sa propre ambivalence que nous découvrons en analyse. Ambivalence entre amour de l’esclavage et désir de liberté.

Qu’est-ce que l’essence de l’homme ? Qu’est-ce qui fait qu’un homme reste un homme dans toutes circonstances y compris dans une situation de souffrance lorsqu’il se découvre en analyse dans la sphère du secret, de l’aveu et de l’intime ?

C’est une question fort complexe car le philosophe ne répondra pas comme l’éthicien ou le psychanalyste. En ce qui me concerne je choisis délibérément de m’exprimer au sein de l’éthique.

Mais commençons par le point de vue du philosophe : le philosophe considère que ce qui fait qu’un homme soit un être humain, c’est le fait de cacher sa souffrance, c’est le fait de garder une certaine dignité eu égard à sa souffrance, ce serait de ne pas transformer sa propre souffrance en misère humaine. La misère humaine existe pour le philosophe dès l’instant où elle est visible. Finalement, c’est ne pas donner à voir sa propre souffrance, car elle est de l’ordre de l’intime, du secret…

Pour l’éthicien, ce qui fait l’essence d’un être humain, c’est sa dignité, et cette dignité n’a pas vraiment de lien avec le nombre de larmes versées en public, mais avec qui l’on a en face de soi, qui nous avons décidé de transformer en témoin de notre souffrance.

La dignité humaine qui commence par le fait de se tenir debout, en dépit d’une souffrance des plus profondes et des plus violentes, puise sa force dans l’alphabet du rapport à l’autre : se laver, se nourrir -au moins le minimum vital, et soigner son apparence extérieure. Et c’est déjà beaucoup lorsque les événements de la vie nous terrassent au point de ne plus savoir qui l’on est. Le respect des autres commence par le respect de soi et inversement.